Le 8 mars a lieu la journée mondiale des droits de la femme. Cet événement a pour objectif de fêter les victoires et les acquis en matière de droits des femmes, mais aussi de faire entendre leurs revendications. L’occasion de mettre en lumière une maladie encore taboue qui touche entre 2 et 4 millions de la population féminine en France : l’endométriose. Celle-ci entraîne une fatigue chronique avec de très fortes douleurs, représentant ainsi un vrai handicap au quotidien et mettant à mal les carrières professionnelles des patientes. Aujourd’hui, il est important pour les entreprises d’adapter leur environnement en mettant en place des pratiques dédiées au bien-être et à la santé des femmes.

1. Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie inflammatoire et chronique de l’appareil génital féminin qui s’explique par le développement d’une muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus, venant s'accrocher à d’autres organes comme les ovaires, l'intestin, la vessie, etc.

Première cause d’infertilité en France, à l’origine de violentes douleurs au dos et au bas du ventre (le plus souvent durant les règles ou les rapports sexuels), de difficultés de mobilité, cette maladie touche près de 10 % des femmes en âge de procréer et peut s’avérer être extrêmement handicapant. Ainsi parmi les personnes touchées, deux tiers déclarent être impactés au quotidien par la maladie, dans leur vie privée et professionnelle. L’endométriose est de plus en plus connue des professionnels de santé, cependant il n’existe toujours aucun traitement et l’errance de diagnostic dure en moyenne 7 ans avec un parcours de soins difficile.

Depuis le 13 janvier 2022, cette maladie est reconnue comme affection de longue durée (ALD) par l’Assemblée nationale. Une décision importante permettant notamment une prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie, ainsi que plus de facilité pour certains aménagements de travail (notamment pour se rendre à des rendez-vous médicaux).

2. L’endométriose dans la vie professionnelle

L'endométriose a des conséquences directes sur la vie professionnelle de celles qui sont le plus atteintes. La maladie peut causer (particulièrement en période de règles) des douleurs intenses telles que : des troubles intestinaux, des difficultés à marcher, vomissements, malaises…

Face aux contraintes de cette maladie, certaines femmes rencontrent des difficultés pour tenir leur poste. Elles sont souvent amenées à devoir réduire leur temps de travail, à passer à temps partiel afin d’être à l'écoute de leur corps, ou même de devoir se mettre en arrêts. D'autres font le choix de changer de poste, ou même de métier, pour trouver un emploi plus en phase avec leur maladie.

L’endométriose peut donc se révéler être une véritable source de stress et de souffrance pour la personne qui se force à aller physiquement sur son lieu de travail. Il y a une vraie nécessité pour les entreprises de s’adapter en mettant place des pratiques visant à améliorer le bien-être et à la santé des femmes.

3. Quelles solutions possibles en entreprise ?

Pour soulager les femmes touchées par l’endométriose, des solutions existent. Il est notamment possible de demander des aménagements de postes pour celles qui le désirent, en s’adressant au médecin du travail.

Parmi les aménagements de postes possibles, on trouve notamment :

• Le mi-temps thérapeutique

À la suite d’un arrêt de travail ou parce que sa santé le nécessite, un salarié peut, sur prescription médicale et avec l’accord du médecin conseil de la Sécurité sociale demander une reprise à temps partiel. On parle alors de « mi-temps thérapeutique » ou de « temps partiel thérapeutique ». Cette solution représente une bonne alternative permettant de concilier l’état de santé du salarié et sa vie professionnelle. Il permet de reprendre ou de se maintenir à un poste avec une réduction d’horaires.

• Le télétravail

Le télétravail peut être extrêmement avantageux pour les femmes atteintes d’endométriose. Il permet en effet aux malades de continuer de travailler mais dans des conditions nettement plus confortables et adaptées à leurs pathologies. Grâce au télétravail, les patientes bénéficient d’une plus grande flexibilité leur permettant d’adapter leurs horaires à leurs douleurs et à leurs rendez-vous médicaux.

Autre possibilité pour les femmes atteintes d'endométriose : demander une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) à leur médecin du travail. Pour cela, il faut remplir un dossier avec son médecin traitant. La Maison départementale des personnes handicapées accordera ou non la RQTH pour une durée de 1 à 5 ans.

De plus, afin de briser les tabous autour de cette maladie et d’impliquer les salariés, il peut être intéressant de sensibiliser les collaborateurs en organisant au sein de l’entreprise des actions de sensibilisation. Il peut par exemple s’agir de mettre en place un stand tenu par les bénévoles d’une l'association afin de répondre aux questions et de donner des explications sur l’endométriose.

Enfin, il y a une vraie nécessité à formation des managers et personnels des ressources humaines au sujet de l’endométriose. Cela aura pour effet de faciliter l’accompagnement et l’inclusion des personnes atteintes de la maladie dans l’entreprise et d’adapter le travail.